Un site historique de 450 ans
Située dans la Condamine de l'Eglise, centre historique de Montagnac, la Grande Maison de Rosines s'ouvre au 41, 43 Grand rue Jean Moulin et 3 rue Lafayette, ou se trouvent également de nombreux hôtels particuliers.
XIIIe / XIVe siécle
A l'origine, deux maisons distinctes, la plus ancienne, modeste maison aux murs de terre s'ouvrait sur la rue Droite (Grand Rue Jean Moulin), rue commerçante, la deuxième, vaste maison patricienne s'ouvrant sur la rue de Valmagne (rue Lafayette) ou se trouve de vastes demeures du XVe siècle: hôtels de la Farelle,de Brignac, de Jean de Rat.
La maison aux murs de terre, perpendiculaires à la rue Droite, façade à pan de bois, construite à l'origine sur un niveau, occupait la moitié avant de l'édifice actuel, l'arrière étant une cour. Des indices architecturaux on révélés les élévations successives de deux niveaux toujours avec des murs en terre.
XVe siècle
La cour arrière disparait au profit d'une construction avec imbrication au 1er, 2eme et 3eme nivau par la maison voisine située au n°39 Grand-Rue. Elle posséde une tour d'escalier à vis desservant plusieurs corps de bâtiments à des niveaux différents ce qui provoqua un remembrement de l'ensemble pour former une grande maison. Cependant un démembrement vers la fin du XVIe, XVIIe siècle, va voir la maison de terre partiellement rattachée à la maison patricienne de la rue de Valmagne.
La maison patricienne est composée de trois bâtiments bordant une cour centrale. Le bâtiment de la rue de Valmagne abrite des activités commerciales, boutiques au rez de chaussé, à l'étage, une salle de reception ainsi qu'une autre grande salle au rez de chaussé dans le bâtiment en fond de cour, ces deux pièces faisaient office de salle de réception.
XVIe siècle
Son nom pourrait venir du nom du Capitaine de Rosines qui mena les assauts du côté catholique lors des conflits religieux de la fin du XVIe siècle, plus particuliérement en 1578-1579. Cependant elle a porté les noms de Maison de Dominique Lagarde et du Sire de Boursines.
Ce que l'on sait de maniére certaine, c'est que les moines Augustins chassés de leur couvent durant ces conflits, ont trouvé refuge dans cet immeuble d'ou son appellation locale de couvent des "Saints Pères".
XVIIe siècle
En 1605 les consuls de la ville concèdent aux religieux une rente annuelle de 30 livres pour la restauration de leur couvent. Les contrats de reconstruction retrouvés ne datent cependant que de 1627 et concernent un corps de dortoirs.
En 1609, Gabriel de Durfort, ancien propriétaire de Saint Martin de la Garrigue s'est réfugié dans cet hôtel.
L'Hôtel appartenait au richissime Trésorier de France Jacques de Manse,conseiller du Roi, trésorier général de France, intendant des gabelles pour le Languedoc . Sa femme Jeanne de Gauthier la vend le 6 janvier 1641, pour 1350 livres à deux bourgeois de Montagnac, Pierre Gély et David Marquès.
Ses descendants, protestants, s'exilèrent après la Révocation de l'Edit de Nantes (1685).
L'expertise de 1641 apportent de précieux renseignements:
La division de l'Hôtel de Rosines le 26 avril 1641 donne à Marquès l'une des boutiques s'ouvrant sur le rue de Valmagne et l'aménagement d'une nouvelle entrée à sa maison.
De son coté Gély, barbier - chirurgien, conserve la partie attenante à la rue de Valmagne et limite encore davantage les dépenses. Il garde l'escalier à vis en n'en changeant que quelques carrons.
Un mur de séparation est construit à frais commun, ainsi que dans la courette arrière et le puits qui sera à utilisation commune
Le 16 novembre 1642 Gély et Marqués vont faire éxécuter par le maçon Jaudonne de nombreux travaux:
Pour Gély, la maison rue de Valmagne qui à une pente de toit vers la cour intérieure aura une toiture en double pente avec élévation de la façade intérieure et abaissement de la façade sur rue. Une boutique sera transformée en passage d'entrée pour la maison de Marquès, côté rue l'arc chanfreiné est conservé, côté cour le maçon fait une arcade.
Pour Marquès, il fait restaurer la façade sur la Grand'rue et ne se livre qu'à des aménagements mineurs à l'intérieur de la partie qu'il vient d'acquérir. Il perce de nouvelles ouvertures , monte plusieurs cloisons et remplace l'escalier droit par une " vysette" plus pratique qu'esthétique.
L'accès au piéces des 1er et 2eme étage est réalisé par des galeries reposant sur des consoles en pierre. Une porte est crée pour accéder à la grande salle du bâtiment du fond, la porte décorée par le mâçon Jaudonne de Saint Pargoire révéle une certaine culture.
XVIIIe siècle
Le plan parcellaire de 1783 démontre que le propriétaire Daniel Besombes fait un remembrement de la maison Gély de la rue de Valmagne avec la maison Marquès. Le maçon dont l'identité est inconnue, remplace les galeries du XVIIe siècle pour de nouvelles galeries en bois, présentes jusqu'en 2006, de nouvelles ouvertures sont faites sur la façade de la rue Lafayette, également la façade de la Grand-Rue est reconstruite, les fenêtres au 1er étage sont ornées de ferronnerie, un étage est rajouté à la construction.
XIXe siècle
En 1863 le cadastre Napoléonien va imposer un élargissement des rues, les maisons situées dans la rue Lafayette côté Hôtel de Rosines doivent se reculer, le propriétaire de l'époque, un certain Boudet ne le fera pas contrairement à son voisin, l'entrée de la maison continuera à se faire par le passage médiéval. Seul subsiste un pilastre en façade de la campagne de construction du XVIIe siècle. Dans la maison côté Grand-Rue Jean Moulin un escalier intérieur desservant les deux niveaux sera construit au détriment de la distribution extérieure du XVIIe siècle qui sera conservée au fil des siècles, ainsi que le laisse supposer le reste du blason sculpté plaqué au fronton de la porte basse.
XXe siècle
La maison en fond de cour sera une remise agricole, la cour arrière recevra une toiture et sera utilisée comme écurie.
Jean CHABERT 1797 - 1883 Propriétaire en 1863
Emile CHABERT 1839 - 1921 Propriétaire en 1883
Rose CHABERT 1873 - 1967 Propriétaire en1921
Yvonne CABANIS 1908 - 2000 Propriétaire en 1967
XXIe siècle
Alain CABANIS Propriétaire en 2000,
SCI Hôtel de Rosines Propriétaire en 2002
Réhabilitation 20 novembre 2006
Ouverture le 4 juin 2008
Ces informations principalement issues de l' ouvrage de Thierry VERDIER aux Editions de l'Espérou qui y mentionne:
Sources Archives Départementales de l'Hérault
- Chartrier de Grave (pour la branche des Durfort) I E 1489
- Achat de la maison à Jacques de Manse, acte du 09.01.1641 passé ch ez Jean Fesquet, notaire à Montpellier, II E 62 / 54, f° 14 - << Relation d'expertise>> jugeant de l'état de la demeure du 16.01.1641 chez Jacques Arbanère, notaire II E 52 / 65 f°173
- Division de la demeure entre Gély et Marquès du 13.04.1641, Id f°277
- Prix-fait du 15.10.1641, Id f°388 pour la rénovation partie achetée par Gély
- Prix-fait du 16.01.1642, Id f°431 pour la rénovation de la partie achetée par Marquès
- Pour les délibérations Consulaires (mention du capitaine de Rosines) se reportrer aux dépouillements de M. Favas, déposés aux AD34. (fonds Favas)
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