Chère Yvonne, Je reçois à l'instant ta lettre par l'avion qui arrive de Béchar et j'y répond immédiatement pour qu'il emporte ma lettre cette après midi. Nous sommes ici depuis 8 jours et le campement étant terminé on a commencé bien à voler. On est en train maintenant de faire du travail pour l'armée, il faut photographier la frontiere sud du Maroc, qui est encore peu connue car les troupes n'y sont pas encore arrivées en venant par le Nord; et ces montagnes servent de refuges aux Djiji (insoumis). Comme on veut avoir fini ce travail au plus vite on vole à 4000 métres, car l'étendue de surface embrassée par l'objectif est plus grande, mais l'échelle est naturellement plus petite. Jusqu'ici je n'étais monté que très rarement à cette altitude, du moins pendant des heures entieres et je te prie de croire que quand bien même que l'on soit dans des pays chauds, il fait froid la-haut. Heureusement qu'on est équipé pour cela, combinaison fourrée, chaussons en peau de mouton, appareil de chauffage électrique. Hier nous sommes allés à Kénadza à 150 km au nord de Béni-Abbès, au retour nous avons eu une panne qui nous a obligé à atterrir et c'est au clair de lune que nous sommes arrivés ici. ............... . |
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